Communiqué de presse | SystExt soutient la campagne Justice For Krenak

21 octobre 2018
SystExt
Visuel de campagne | Source : France Libertés · Septembre 2018
Le 5 novembre 2015, un barrage de déchets miniers s’est rompu au Brésil. Bilan : 19 morts, plusieurs villages détruits et une pollution sans précédent. 3 ans après, le peuple autochtone Krenak, vivant sur les rives du Rio Doce, réclame toujours justice. France Libertés se joint à la résistance Krenak et lance une campagne de solidarité internationale : Justice for Krenak, soutenue par SystExt.

La plus grande pollution jamais causée par l’industrie minière
Il y a trois ans, un barrage de déchets miniers de la compagnie Samarco se rompait dans l’Etat brésilien du Minas Gérais, occasionnant le déversement de millions de mètres cubes de boues toxiques dans la vallée du Rio Doce sur plusieurs centaines de kilomètres. Surnommé le « Fukushima brésilien » dans les médias à travers le monde, ce crime est la plus grande pollution de l’histoire brésilienne, ainsi que la plus importante à l’échelle mondiale impliquant des barrages de déchets miniers. Les conséquences humaines et environnementales sont désastreuses : 19 morts, plusieurs dizaines de villages détruits, des centaines de milliers de personnes privées d’eau et exposées à d’importants risques sanitaires. Près de 4 millions de personnes ont été affectées, sans compter les préjudices majeurs causés à l’environnement.

Le peuple autochtone Krenak victime du crime environnemental
Les Krenak vivent sur les rives du Rio Doce. Ils ont ainsi subi de plein fouet les conséquences de la rupture du barrage qui ont été, et continuent d’être, particulièrement lourdes pour ce peuple autochtone qui voit plusieurs de ses droits humains violés : « Bien que le crime ait eu lieu en 2015, nous continuons à souffrir de ses effets », dénonce Geovani Krenak, représentant du peuple. La rupture du barrage de Mariana est à l’origine d’une série de violations des droits du peuple Krenak. La pollution massive du Rio Doce a détruit non seulement les bases matérielles de la vie quotidienne du peuple en le privant de ses moyens de subsistances traditionnels (eau, pêche, agriculture, artisanat) mais également de la source symbolique de leur spiritualité et de leur culture. « Le Rio Doce a été tué, notre culture a été tuée » déplore Daniel Krenak, chef du village Borum Krenak.

Impunité de la compagnie minière incriminée
Le barrage de Mariana est la propriété de l’entreprise Samarco, consortium de multinationales composé du géant minier brésilien Vale et de la compagnie anglo-australienne BHP Billiton. Contrairement aux affirmations de Samarco, la catastrophe humaine et environnementale engendrée par la rupture du barrage n’est pas le fruit d’un banal accident mais bien le résultat de choix irresponsables opérés par l’entreprise. Parfaitement consciente des dangers que sa négligence faisait courir aux populations concernées, Samarco n’a pas hésité à poursuivre ses activités. « La poursuite effrénée du gain et des réductions de coûts conduit les entreprises à prendre délibérément des risques inconsidérés. » explique Justine Richer, porte-parole de France Libertés. Cependant, ni l’entreprise minière, ni aucun responsable politique n’ont été condamnés.

La campagne Justice for Krenak : 3 ans après, France Libertés et le peuple Krenak réclament justice
Depuis 2015, les Krenak se mobilisent contre les responsables de ce crime sans précédent dans l’histoire du peuple. « Nous participons à plusieurs mouvements et rencontres, pour chercher des alliés, de la force, pour faire pression sur le gouvernement pour récupérer ce fleuve qui fait partie de notre peuple, qui est notre racine, qui est dans notre quotidien » explique Itamar Krenak. France Libertés se joint aujourd’hui à la résistance Krenak pour dénoncer la violation de leurs droits ainsi que la mise en péril de leur mode de vie et de leur identité, en appelant à la solidarité internationale. « France Libertés se mobilise aux côtés des Krenak pour dénoncer la violation de leurs droits humains, la destruction des écosystèmes, et le modèle de développement extractiviste prédateur déconnecté des intérêts des peuples », explique Justine Richer, porte-parole de France Libertés.

Chacun peut se mobiliser aux côtés des Krenak en signant l’appel à solidarité disponible sur www.justicekrenak.com.

► Télécharger le communiqué de presse et le dossier de presse ci-dessous.