Projets miniers en Côtes-d'Armor

17 décembre 2015
SystExt
Armor TV
Armor tv a réalisé un reportage sur les projets miniers d'exploration en Côtes-d'Armor, département concerné par les trois permis d’exploration de Loc-Envel, Silfiac et Merléac. Pourquoi la mine fait-elle son grand retour en France et notamment dans ces territoires ? Quels engagements prennent les futurs exploitants pour éviter les erreurs du passé ? Retour sur l'éclairage apporté par la chaîne télévisée.

Pour décrypter les enjeux associés à ces premiers pas de la relance minière en Côtes-d'Armor, la chaîne télévisée s'est notamment rendue à Plélauff, commune concernée par le permis d'exploration de Silfiac ainsi qu'à Loc-Envel, commune concernée par le permis éponyme. Elle a donné la parole aux collectifs détracteurs de ces projets, Mine de Rien et Douar didoull, mais aussi au Directeur de Variscan, société minière à qui les trois permis costarmoricains ont été attribués. Enfin, elle s'est rapprochée de SystExt afin de disposer d'une vision élargie sur les questions stratégiques associées à l'approvisionnement en matières premières minérales de l'Etat français.

Extraits du témoignage de SystExt, interrogée sur la question générale : "Pourquoi les mines reviennent-elles en France et plus particulièrement dans les Côtes-d'Armor ?"

Au niveau européen, on s'est rendu compte que l'on avait un problème de dépendance vis-à-vis de nos approvisionnements en minéraux et que plusieurs secteurs industriels comme l'armement, l'électronique, les énergies renouvelables... avaient besoin de minéraux que l'on ne trouvait pas en Europe et que l'on était donc obligé d'importer.

Cette problématique d'approvisionnement a donc été traduite au niveau européen et ensuite en France. Les pouvoirs publics ont essayé de mettre en place une stratégie autour de cela mais qui nous semble assez floue avec beaucoup d'effets d'annonce : on a parlé de la réforme du Code minier qui n'est toujours pas prête, des comités stratégiques ont été mis en place comme le comité "mine responsable"... mais finalement rien de concret n'est véritablement sorti aujourd'hui. Alors même qu'en parallèle on attribue des permis d'exploration dans des conditions que nous ne trouvons ni claires, ni transparentes.

Les ressources minérales, on peut voir cela comme une pyramide ; c'est-à-dire que l'on a [au sommet] les ressources qui sont très riches mais assez peu nombreuses et, avec des nouvelles méthodes et techniques, on parvient à aller chercher [en base] les ressources de plus en plus diluées et donc de plus en plus nombreuses. On a ainsi l'illusion que tant que l'on arrivera à aller chercher des choses de plus en plus fines, les miettes, on aura toujours beaucoup de métal sous nos pieds. Sauf qu'il faut être conscient que l'on arrivera nécessairement à une limite dans la récupération de ces toutes petites quantités.

C'est un effort à réaliser sur plusieurs niveaux : mieux travailler le recyclage car dans ce domaine nous avons une bonne marge de progression, mieux travailler le design de nos objets en les rendant plus simples, plus pérennes, c'est-à-dire en évitant l'obsolescence programmée ; tout en consommant probablement moins. Le plus important étant d'avoir des choix plus collectifs et démocratiques.

L'ensemble du reportage est disponible aux quatre liens suivants :

- 1ère partie du reportage à Plélauff, à la rencontre d'un membre du collectif Mine de rien et du Maire de la commune (début du reportage à 3'11").

- 2ème partie du reportage dédiée à un témoignage de Michel Bonnemaison, Directeur de Variscan (début du reportage à 3'54").

- 3ème partie du reportage à Loc-Envel, à la rencontre d'un membre du collectif Douar didoull (début du reportage à 6'09").

- 4ème partie du reportage dédiée au témoignage de SystExt (début du reportage à 5'07").