S!lence n°445 - Extraction minière : ni ici, ni ailleurs

1 mai 2016
SystExt
Numéro 445 de la revue S!lence | Source : http://www.revuesilence.net
La revue S!lence a consacré le dossier de son numéro 445 de mai 2016 au thème de l'extractivisme et en particulier à l'exploitation des matières premières minérales. Au cours de ses investigations, le journaliste Gwenvaël Delanoë s'est entretenu avec SystExt au sujet notamment : de l'initiative "mine responsable" et des raisons qui ont amené à la désolidarisation de SystExt et de FNE, des impacts environnementaux qui découlent des phases d'exploration et d'exploitation, des difficultés de dialogue entre les populations concernées, l'Etat et les entreprises mais aussi de l'accès aux informations qui concernent les PER.

Le dossier s'articule autour de quatre sujets :

Attention, mines !
Depuis 2013, les demandes de permis miniers fleurissent en France métropolitaine, poussées par une demande sans cesse accrue de métaux rares. Alors que les industriels et Emmanuel Macron vantent le concept hypothétique d'une "mine responsable", les populations se mobilisent sur le terrain pour empêcher les désastres environnementaux et sociaux que provoquerait ce retour à l'exploitation minière.

L'enfer, c'est chez les autres
Si l'extraction minière en France pose problème, elle génère des dégâts environnementaux gigantesques et est liée à des violences extrêmes dans le reste du monde, et dans les pays du Sud en particulier.

Amérique latine : vers un post-extractivisme ?
La politique d'extraction qui a été mise en place en Equateur, en Bolivie, au Venezuela, etc., est considérée par ces gouvernements comme un moyen d’atteindre la croissance grâce aux exportations. Mais ce modèle a fait son temps. 

Sortir de l'extractivisme : un projet de société
Destruction massive de l'environnement, épuisement des ressources, dégradation des conditions de vie des populations locales, exploitation des travailleurs… L'extractivisme, base physique de la société de consommation, a des impacts dévastateurs. Voici quelques pistes de réflexion pour en sortir.

Différents points de vue de SystExt ont ainsi été repris par Gwenvaël Delanoë dans son enquête. La revue est disponible en point presse spécialisé ou peut être commandée en ligne.

Extraits, témoignages de SystExt :

Le ministre de l'Industrie, Emmanuel Macron, a lancé un groupe de travail pour définir une charte de "mine responsable". Sans contraintes juridiques fortes, elle repose avant tout sur l'engagement volontaire du porteur de projet. Du concret ? Rien pour le moment. Thibaud Saint-Aubin, membre d'Ingénieurs sans frontières - Systèmes extractifs et environnements (ISF SystExt), a participé à ce groupe de travail... Avant de claquer la porte, de pair avec l'association France nature environnement, estimant que la charte "n'apporte pas de vraie plus-value tant que le code minier n'a pas été revu, et donne la ligne réglementaire minimum. Pour nous, ce chantier a été organisé dans un temps trop court, avec des objectifs flous et une méthodologie non adaptée. Nos remarques ont été peu prises en compte et l'approche très techniciste a conforté notre position de désolidarisation".

Alors qu'Emmanuel Macron insiste sur la nécessaire transparence de tels projets, la politique d'information auprès des publics est minime. [...] "Les informations minimums légales qu'une société doit donner concernant son PERM sont assez techniques et ne recoupent que peu les préoccupations des populations, commente Thibaud Saint-Aubin. Ces informations sont également assez difficiles à trouver et à interpréter (...). De façon générale, disposer des informations ne suffit pas en soit (on ne peut pas se contenter de dire : ' vous avez l'information, consultez-là ! '). Ce qui compte, ce sont les moyens mis en oeuvre par l'entreprise et les pouvoirs publics pour faire en sorte que cette information puisse être comprise par tous, et qu'elle ne soit pas orientée uniquement au bénéfice de l'exploitant minier".