Forum citoyen Après-mine · Plénière 1 · Des sources de pollution à la toxicité des métaux : quels risques environnementaux et sanitaires associés aux anciens sites miniers ?

 

1.1. Sources de pollution minières et risques environnementaux | SystExt

Description des sources de pollution minières (aquifères miniers, stériles, résidus, etc.) · Principales caractéristiques des déchets solides, liquides, et gazeux · Enjeux de mobilité des substances métalliques · Risques environnementaux (eau, air, sol, faune et flore).

• Sources de pollution d’origine minière

Les principales sources de pollution associées à la phase d’exploitation sont : les aquifères miniers et les émergences, d’une part et les stériles miniers, d’autre part. Ces derniers correspondent aux roches extraites pour accéder au minerai, et constituent des dépôts rarement mis en sécurité ou réhabilités. Les principales sources de pollution associées à la phase de traitement du minerai sont : les installations minières, régulièrement réaménagées pour des activités de loisirs ou des logements, ainsi que les résidus miniers, présentant un fort potentiel de lixiviation. La problématique majeure de ces sources de pollution est leur capacité à relarguer des métaux et métalloïdes, via leur mise en solution dans les eaux ou via un transfert particulaire.

• Principaux impacts et risques environnementaux

Les impacts et risques environnementaux concernent majoritairement les eaux souterraines, les eaux de surface, les sols, et, dans une moindre mesure, l’air. Les enjeux principaux sur les eaux portent sur la modification de leur qualité physico-chimique et la perturbation des écoulements souterrains et de surface ; tandis que ceux sur les sols portent sur la dégradation de leur qualité physico-chimique, pouvant aller jusqu’à leur stérilisation. Enfin, certains dépôts miniers (de stériles ou de résidus) peuvent être soumis à des envols de poussières.

1.2. Toxicité des substances métalliques et risques sanitaires | André PICOT et Jean-François NARBONNE, Association ATC-Paris

Bases de la toxicologie associées aux métaux et métalloïdes · Relations et différences entre toxicologie, risques sanitaires, épidémiologie et effets sur la santé · Difficultés méthodologiques dans l’établissement d’un lien entre les pollutions minières et les pathologies.

• Mécanismes généraux associés à la toxicité des métaux et métalloïdes

Bien que les effets d’une exposition aux métaux et métalloïdes varient, ils sont le plus souvent délétères à haute dose. Ces substances s’introduisent dans le système gastro-intestinal via les aliments, l’eau ou l’air inspiré. Elles peuvent également s’accumuler dans les reins, qui peuvent alors procéder au remplacement des éléments présents (ces derniers étant déplacés dans le sang). Par exemple, un empoisonnement au cadmium peut être déduit par une hausse du fer dans le sang. Des effets cliniques graves peuvent survenir (troubles du système nerveux, maladies respiratoires, cancers, etc.). Par ailleurs, le diabète est un indicateur, avant le cancer, d'une exposition aux métaux. Enfin, la mise en relation de la teneur en métaux et des effets observés permet de préconiser des valeurs limites d’exposition.

• Étapes actuellement mises en œuvre dans l’évaluation des risques sanitaires

Quatre étapes indissociables sont actuellement mises en œuvre dans l’évaluation des risques sanitaires : (1) caractérisation du site et de son environnement ; (2) identification des substances en présence et de leur potentiel de toxicité ; (3) évaluation du niveau d’exposition des populations ; (4) caractérisation des risques sanitaires. Il est ainsi possible de retenir plusieurs grands principes de la gestion des risques sanitaires associés à l’après-mine : mettre en sécurité les sites ; connaître, surveiller et maîtriser les impacts ; gérer selon l’impact et l’usage ; garder la mémoire ; impliquer tous les acteurs, notamment les médecins.

1.3. Problématiques sanitaires posées par l'exposition à l’arsenic | François SIMON, ADAMVM

Toxicité de l’arsenic · Effets et symptômes pour la santé des enfants et des adultes · Modalités de dépistage · Mesures préventives et correctives possibles.

• Toxicité de l’arsenic inorganique

L’arsenic existe sous forme organique et inorganique, la deuxième étant la plus dangereuse pour la santé humaine. L’arsenic inorganique est un polluant fréquemment rencontré en contexte d’après-mine (environ 3 500 anciens sites miniers concernés). Il présente : une toxicité aigüe pouvant causer des troubles digestifs, métaboliques ou cardiaques, ou une insuffisance rénale ; une toxicité chronique, qui peut induire des effets dermatologiques (premiers signes), respiratoires, gastro-intestinaux, neurologiques, cardio-vasculaires ou encore provoquer du diabète. Il peut également passer la barrière placentaire et nuire au développement des enfants. L’arsenic est cancérogène.

• Indicateurs biologiques d’imprégnation et surveillance médicale

Un suivi est réalisé au niveau d’un site contaminé lorsque la concentration dans les sols d’arsenic inorganique bio-accessible est supérieure à 25 mg/kg. Deux groupes de personnes sont concernées : les personnes à risque élevé de contamination et les personnes à risque élevé de complications de l’arsénicisme chronique. Ce suivi peut inclure un dépistage urinaire, une surveillance et un examen clinique. Il n’existe pas d’indicateurs biologiques d’effets précoces. Il n’existe pas de traitement à l’intoxication chronique par l’arsenic. Le fondement de la prise en charge de ces problématiques réside donc dans la suppression des expositions. La prévention des risques liés à l’exposition à l’arsenic nécessite la formation des médecins et l’information des populations résidant à proximité d’un site contaminé.

1.4. Problématiques sanitaires posées par l'exposition au plomb | Fanny DEVAUX et Mathé TOULLIER, Association AFVS

Toxicité du plomb · Effets et symptômes pour la santé des enfants et des adultes · Modalités de dépistage · Mesures préventives et correctives.

• Sources d’exposition et conséquences de l’intoxication

Il existe de nombreux milieux d’exposition au plomb du fait de ses multiples usages historiques (peintures, cosmétiques, imprimerie, tuyauterie, etc.). L’exposition intervient principalement par voie digestive. Le plomb peut être stocké plusieurs dizaines d'années par l'organisme, principalement dans les os. Le plomb est une substance toxique sans seuil, reprotoxique avéré et potentiellement cancérogène. Chez l’enfant, l’exposition au plomb peut notamment causer une diminution des performances cognitives et des troubles du comportement. Chez l’adulte, elle peut notamment être à l’origine d’un risque accru d’hypertension artérielle et de maladie rénale chronique.

• Enjeux du dépistage, et mesures correctives et préventives existantes

Le dépistage consiste à mesurer la concentration de plomb dans le sang. Toutefois, cette mesure ne reflète que l’exposition récente, et ne permet pas de déterminer la quantité de plomb stockée dans les os. Il existe un dépistage osseux, mais celui-ci n’est pas ou peu mis en œuvre en France. Par ailleurs, il est important de retenir que les valeurs de référence sont fixées par les autorités sanitaires et sont susceptibles d’évoluer dans le temps. Entre 200 et 900 nouveaux cas de saturnisme sont détectés chaque année en France, principalement chez les populations défavorisées. Comme pour l’arsenic, il n’existe pas de traitement. Il est donc indispensable de supprimer l’exposition. Trois outils majeurs existent pour lutter contre la contamination au plomb : le Constat de risque d’exposition au plomb (CREP), diagnostic réglementaire devant être annexé aux contrats de vente pour les logements construits avant 1949 ; le repérage par les médecins et la déclaration obligatoire aux autorités sanitaires ; l’obligation de travaux dans les logements. Dans les faits, les deux premiers outils sont peu mis en œuvre, tandis que le dernier constitue une solution à court-terme.

 

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